- tête-de-mort
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• teste, test « crâne », opposé à l'a. fr. chef « tête », 1050; lat. méd. testa « boîte crânienne », sens spécialisé de « coquille dure » → 1. testI ♦1 ♦ Partie, extrémité antérieure (et supérieure chez les animaux à station verticale) du corps des artiozoaires, qui porte la bouche et les principaux organes des sens, ainsi nommée lorsque cette partie est distincte et reconnaissable (on dit autrement [zool.] région, extrémité céphalique).⇒ céphal(o)-. Animaux à tête entourée de tentacules. ⇒ céphalopodes. Tête et thorax d'un insecte. ⇒ céphalothorax. Tête de poisson; de sanglier (⇒ hure) ; tête de cheval. Monstre sans tête (⇒ acéphale) , à plusieurs têtes (⇒ polycéphale) . — Le Minotaure, homme à tête de taureau. Tête de Méduse.♢ Cette partie d'un animal préparée pour la consommation. Tête de cochon. Tête de veau vinaigrette. Fromage de tête ou (Belgique) Tête pressée.2 ♦ Partie supérieure du corps de l'être humain contenant le cerveau et les principaux organes des sens, qui est de forme arrondie et tient au tronc par le cou. ⇒vx chef. Sommet (⇒ sinciput) , derrière (⇒ occiput) , devant (⇒ face) , côtés (⇒ 1. tempe) de la tête. Squelette de la tête. ⇒ 1. crâne. Forme de la tête (⇒ brachycéphale, dolichocéphale) . « Sa tête plutôt enfoncée, grosse, sans être énorme, et d'une forme très singulière : peu de menton, peu de crâne » (Romains). — Loc. De la tête aux pieds, des pieds à la tête. Coûter les yeux de la tête. Avoir la tête sur les épaules. Voix de tête : voix de registre aigu, pour laquelle la résonance se fait essentiellement dans la boîte crânienne (opposé à voix de poitrine) . ⇒ 1. fausset; haute-contre.♢ Mal de tête. ⇒ céphalée, migraine (cf. Mal de crâne). Tête lourde. La tête lui tourne (⇒ étourdissement, vertige) . Vin qui monte à la tête, qui fait tourner la tête (⇒ griser) . Crier à tue-tête. ⇒ tue-tête (à).♢ Port de tête. La tête haute, relevée par rapport à la poitrine; fig. sans honte, sans avoir rien à se reprocher. Partir la tête haute. La tête basse, penchée sur la poitrine; fig. ⇒ confus, honteux. Baisser, courber, redresser la tête. Renverser la tête. Tourner, détourner la tête. Tête (à) gauche, tête (à) droite, commandements militaires pour tourner la tête. Hocher la tête. Acquiescer de la tête. Signe de tête. Mettre la tête à la fenêtre. — La tête en bas. Tomber sur la tête; fig.(cf. infra III, 3o). Piquer une tête. Tomber, se jeter la tête la première. Se jeter tête baissée dans qqch. Se taper la tête contre les murs.♢ Loc. fig. Ne savoir où donner de la tête : ne savoir que faire, avoir trop d'occupations. — En avoir par-dessus la tête. ⇒ assez. — Jeter qqch. à la tête de qqn.♢ Fam. Se jeter à la tête de qqn, se présenter à lui brusquement; fig. lui faire des avances. Donner un coup sur la tête. ⇒fam. caboche, cafetière, carafe, carafon, 1. cassis, citron, citrouille, coloquinte, tirelire... Faire une tête au carré à qqn. Vx Casser la tête (⇒ casse-tête) .— Couper, trancher la tête, le cou. ⇒ décapiter, guillotiner, décollation. J'en donnerais ma tête à couper, j'en mettrais ma tête sur le billot. — Tête réduite d'Indien.♢ (1560, à propos des bêtes qui luttent tête contre tête) FAIRE TÊTE : faire front, s'opposer efficacement à. « Il faisait tête, comme un gibier courageux qui cherche où rendre les coups dont il saigne » (Toulet). — (1560 chasse) TENIR TÊTE : résister (à l'adversaire). Tenir tête à l'ennemi. — S'opposer avec fermeté (à la volonté de qqn). Tenir tête à son père, à l'opinion. « Il avait aussitôt pris la résolution de tenir tête aux pouvoirs » (Martin du Gard).♢ Loc. adv. (1549) TÊTE À TÊTE :ensemble et seuls (en parlant de deux personnes); seul (avec qqn; cf. Seul à seul). « le petit entretien que vous avez en tête à tête avec lui » (Marivaux). Nous nous sommes retrouvés tête à tête. ⇒ tête-à-tête (n. m.).3 ♦ Partie de la tête où poussent les cheveux, cuir chevelu. Se gratter la tête. Tête chauve. ⇒fam. caillou. Tête nue, nu-tête (cf. En cheveux). — Laver la tête à qqn. Faire dresser les cheveux sur la tête. Nos chères têtes blondes. Chercher des poux dans la tête à qqn.4 ♦ La tête, considérée comme la partie vitale. ⇒ vie. « Sur la tête de mes enfants, je jure que je vous ai dit la vérité » (Maupassant). Réclamer la tête de qqn, l'échafaud, la peine de mort; fig. sa destitution. L'accusé a sauvé sa tête. Mettre à prix la tête de qqn. Risquer sa tête.5 ♦ (1330 teste) Le visage, quant aux traits et à l'expression. ⇒ face, figure, fam. gueule. « Belle tête, dit-il, mais de cervelle point » (La Fontaine). Une tête sympathique. Une sale tête. ⇒fam. tronche. Il a une tête qui ne me revient pas : il ne m'est pas sympathique. Vulg. Tête de con. Tête de nœud. Avoir une tête comique, bizarre. ⇒fam. 1. bille, 2. binette, fiole, trombine. Avoir une bonne tête, qui inspire confiance. ⇒fam. 2. bouille. À la tête du client : selon les apparences de la personne. Avoir une tête à claques. Se payer la tête de qqn. Avoir ses têtes : manifester de la sympathie ou de l'hostilité suivant l'apparence, sans autre motif. Quelle tête il a ! se dit d'une personne qui a un air défait, fatigué. — La tête, dont l'expression manifeste l'humeur. Faire une drôle de tête. ⇒ 1. mine; fam. bobine, poire. « Qu'est-ce qu'il a le petit ? il en fait une tête » (Prévert). Faire une tête de six pieds de long : être triste, maussade. Une tête d'enterrement. — Absolt (1907) FAIRE LA TÊTE . ⇒ bouder (cf. fam. Faire la gueule).6 ♦ Représentation de cette partie du corps de l'homme, des animaux supérieurs. Tête sculptée, peinte. « Une tête gothique est rarement plus belle que brisée » (Malraux). — Tête d'une médaille; côté tête. ⇒ avers, face. Tête de pipe. — (1866) TÊTE DE T URC : dynamomètre sur lequel on s'exerçait dans les foires en frappant sur une partie représentant une tête coiffée d'un turban. Fig. Être la tête de Turc de qqn, servir de tête de Turc : être sans cesse en butte aux plaisanteries, aux railleries de qqn. ⇒ souffre-douleur (cf. Bouc émissaire). « Les têtes de Turc, par-dessus lesquelles il tape sur ses contemporains » ( Goncourt).7 ♦ Mesure de cette partie du corps; hauteur d'une tête humaine. « des enfants debout sur une chaise, fiers de dépasser d'une tête les grandes personnes » (Radiguet). Il a une tête de plus qu'elle.♢ Longueur d'une tête de cheval, dans une course. Cheval qui gagne d'une tête, d'une courte tête. Fig. Gagner d'une courte tête, de justesse.8 ♦ (1888) Vieilli Visage qu'on a grimé et paré pour se divertir. « Chacun semblait s'être “fait une tête”, généralement poudrée » (Proust). — Par ext. Personne ainsi grimée. Un bal de têtes.9 ♦ Par ext. Partie d'une chose où l'on pose la tête. ⇒ chevet. Tête de lit. Un lit de fer « avec à la tête un numéro 7, et la pancarte » (Aragon).10 ♦ Vén. Bois ou cornes des bêtes fauves (cerf, daim, chevreuil). Cerf qui fait sa tête, dont le bois pousse.11 ♦ Football Coup de tête dans le ballon. Joueur qui fait une tête.II ♦ (1562) TÊTE DE MORT .1 ♦ Fam. Crâne, os provenant de la tête d'un mort. « Une tête de mort véritable, avec ses trous, ses sutures, ses apophyses » (Duhamel).2 ♦ Emblème de la mort, représentation de ce squelette ou de la face de ce squelette sur papier, sur tissu. Pavillon à tête de mort des pirates. Appos. Sphinx tête-de-mort.3 ♦ (1862) Fromage de Hollande à croûte rouge. ⇒ tête-de-Maure.III ♦ LA TÊTE, considérée chez l'être humain comme siège de la pensée. ⇒ cerveau, cervelle.1 ♦ (XVIe) Le siège des idées, de la mémoire, du jugement. Une tête qui pense. Une tête pensante. « Choisir un conducteur [précepteur] qui eût plutôt la tête bien faite que bien pleine » (Montaigne). N'avoir rien dans la tête, avoir une petite tête : n'avoir ni idées ni jugement. — Appellatif Faut voir plus loin que le bout de son nez, petite tête ! — Avoir une tête sans cervelle. Tête d'oiseau, de linotte. Tête en l'air. Avoir, mettre du plomb dans la tête. — Fam. Une grosse tête : une personne trop sûre de son pouvoir. Loc. fam. Avoir la (ou une) grosse tête : avoir des prétentions; péj. être prétentieux. Depuis qu'il a réussi son coup, il a la grosse tête. — (v. 1965; trad. de l'angl. amér. egghead) Fig. et péj. Tête d'œuf : intellectuel; (plus cour.; insulte, en interj.) abruti, imbécile. — Absolt Avoir de la tête, du jugement et de la mémoire. Il n'a pas de tête : il est écervelé, oublie tout. — PROV. Quand on n'a pas de tête, il faut avoir des jambes. Une femme de tête. — Fam. C'est une tête, une personne savante, instruite (cf. Un fort en thème). Chasseur de têtes. — (Opposé à cœur).⇒ raison, réflexion. « On n'écrit pas avec son cœur, mais avec sa tête » (Flaubert). — (XVIIIe) De tête : mentalement. Calculer de tête. — Avoir une idée dans la tête, en tête. Moi, je crois « que vous avez quelque nouvel amour en tête » (Molière). N'avoir qu'une idée, qu'un souci en tête, ne penser qu'à cette idée, ce souci. Ce qu'il a dans la tête, ses idées, ses intentions. ⇒ esprit. Il a une idée derrière la tête, une intention cachée. Avoir la tête vide : ne plus pouvoir réfléchir, se souvenir. Mettre, fourrer qqch. dans la tête. ⇒ apprendre . Idée qui passe par la tête. — Se mettre dans la tête, en tête de..., que... : décider de..., que... et ne pas en démordre. Il s'est mis dans la tête de vous attendre, qu'il vous attendrait. Imaginer, se persuader que. Elle s'est mis dans la tête que vous viendriez la voir. — Chercher dans sa tête. ⇒ 1. mémoire. Se creuser, se casser la tête. ⇒fam. ciboulot.2 ♦ Le siège des états psychologiques. — (Caractère) Avoir la tête chaude, près du bonnet. Avoir la tête froide. Avoir la tête dure, avoir une tête de cochon. Par ext. (de la personne) C'est une tête de cochon; dans le même sens, une tête de lard, de mule, de pioche (aussi injure, en interj.).— Une tête brûlée. — (1907; « esprit plein de jugement » 1690) Une forte tête : une personne qui s'oppose aux autres et fait ce qu'elle veut. ⇒ indiscipliné. Faire la forte tête. — (1538) Une mauvaise tête : une personne obstinée, querelleuse, boudeuse. « Les mauvaises têtes agissent souvent en héros » (Alain).♢ (États passagers) Se monter la tête. ⇒ bourrichon. Se mettre martel en tête. Yves « auquel ce pays de plaisir tourne un peu la tête » (Loti). « L'idée de devoir me déguiser me mit la tête à l'envers » (A. Gide). ⇒ égarer, griser, séduire (cf. Rendre fou). (XVIIIe) Perdre la tête : perdre son sang-froid. ⇒ boule, boussole; s'affoler. Examiner à tête reposée. Avoir la tête à ce qu'on fait, y appliquer son esprit, son attention. Avoir la tête à son ouvrage. Avoir la tête ailleurs : penser à autre chose (cf. Être dans la lune). « Mais elle n'avait pas la tête à cela, elle se taisait, elle ne lâchait que des paroles brèves » (Zola). Où avais-je la tête ? comment se fait-il que je n'y aie pas pensé ? (XVe) N'en faire qu'à sa tête : agir selon son idée, sa fantaisie, selon l'humeur du moment. « Fais à ta tête, Père Ubu, il t'en cuira » (Jarry). — (1440) UN COUP DE TÊTE : une décision, une action inconsidérée, irréfléchie. Faire qqch. sur un coup de tête.3 ♦ (En loc.) La tête, symbole de l'état mental. Avoir la tête fêlée, être tombé sur la tête : être un peu fou, déraisonner. — Perdre la tête : devenir fou (⇒fam. dérailler, disjoncter, yoyoter) ou gâteux. Le vieux perdait la tête. ⇒ raison. Tu as perdu la tête ! (cf. C'est de la folie). N'avoir plus sa tête à soi. Avoir toute sa tête. ⇒ lucidité (cf. Avoir tout son bon sens).♢ Fam. Ça va pas la tête, se dit à qqn dont on juge le comportement déraisonnable. — Ça (me) prend la tête : cela me tracasse, cela devient une obsession. ⇒ excéder. Il me prend la tête avec ses histoires. Quelle prise de tête !IV ♦ A ♦ (La tête représentant une personne)1 ♦ Attirer la haine sur sa tête, sur soi. ⇒ soi. Prendre une chose sur sa tête, en prendre la responsabilité. Faute qui retombe sur la tête de qqn.♢ La personne elle-même. Une tête couronnée. Mettre un nom sur une tête. — Dr. Partage par tête, personnel (opposé à par souche) .2 ♦ (1283) PAR TÊTE : par personne, individu. « Bonnes gens donc, qui journellement dînez à trente francs par tête » (Nerval). Hist. Vote par ordre ou par tête.3 ♦ Personne qui conçoit et dirige (comme le cerveau fait agir le corps). « Sire, j'en suis la tête, il n'en est que le bras » (P. Corneille). C'est à la tête qu'il faut frapper. ⇒ chef. Direction à deux têtes. ⇒ bicéphale.B ♦ Animal (d'un troupeau). Cent têtes de bétail. ⇒ pièce. V ♦ (par anal. de situation et de forme; cf. supra I)1 ♦ (1560) Partie supérieure (d'une chose), notamment lorsqu'elle est arrondie. La tête des arbres. ⇒ cime. Couper la tête d'un arbre. ⇒ étêter. Ce tableau est accroché la tête en bas. — Reliure Tranche supérieure. Tête dorée. — Billard Frapper, prendre la bille en tête. — Autom. Moteur à soupapes en tête, qui s'ouvrent à la partie supérieure du cylindre.2 ♦ Partie terminale, extrémité (d'une chose, grosse et arrondie). Tête du fémur. — Tête d'ail : bulbe de l'ail. Tête de champignon. ⇒ chapeau. — Tête d'épingle, de clou. Vis à tête fraisée. Tête de bielle.♢ Tête de lecture d'une platine tourne-disque : extrémité du bras qui porte la pointe de lecture. — Par ext. Tête de lecture, d'enregistrement d'un magnétophone, d'un magnétoscope. — Tête d'impression d'une imprimante.VI ♦ (par anal. avec la tête des animaux qui se présente en premier dans le sens de la marche; souvent opposé à queue) A ♦1 ♦ Partie antérieure (d'une chose qui se déplace). Tête d'un engin propulsé, d'un missile; tête nucléaire, thermonucléaire. ⇒ ogive. Fusée à têtes multiples.♢ TÊTE CHERCHEUSE. (1954) Fusée à tête chercheuse, munie d'un dispositif pouvant modifier sa trajectoire vers l'objectif. — Inform. Tête chercheuse : dispositif d'un classeur électronique destiné à la recherche des informations.♢ Virer tête à queue, tête sur queue. ⇒ tête-à-queue.2 ♦ (XVIe) Premier(s) élément(s) (d'un ensemble de véhicules, d'un groupe de personnes qui se déplacent). La tête d'un train. « La tête du cortège était déjà entrée dans le cimetière » (France).3 ♦ Partie antérieure (d'une chose orientée), ou première partie (de ce qui se présente dans un ordre). (1869) Tête de ligne : station, gare de chemin de fer, de métro, d'autobus... où commence la ligne; point de départ. Tête de pont. Tête de chapitre. Tête de liste, premier nom d'une liste. Par ext. La personne elle-même. Élire une tête de liste. Tête d'affiche. Par ext. C'est ce chanteur qui est la tête d'affiche. Sport Tête de série. — Sans queue ni tête.B ♦1 ♦ Place de ce qui est à l'avant (surtout dans de, en tête). ⇒ 2. avant. Voiture de tête. Sortie du quai en tête ou en queue. Prendre la tête du cortège (cf. Ouvrir la marche). Musique en tête. Faites-le passer en tête. ⇒ 2. devant, premier. Coureur en tête du peloton. ⇒ lièvre; mener.2 ♦ Par ext. Première place dans un classement, une compétition quelconque. La France « est, je le crois, à la tête du monde par ses artistes » (Balzac). Être à la tête de sa classe : être le premier, le meilleur élève. « Barbentane en tête... Il y aura ballottage » (Aragon).3 ♦ Place de ce qui est en avant, devant, au début. Article de tête d'un journal. Mot en tête de phrase. Impression en tête d'un papier. ⇒ en-tête. — (1892) Chim. industr. Produits de tête et de queue de la distillation du pétrole (dans l'ordre de leur apparition).4 ♦ (1660) Fig. Place de la personne qui dirige, commande. Il fut tué à la tête de ses troupes. Prendre la tête d'un mouvement (⇒ leader, meneur) . Personne à la tête d'une entreprise. ⇒ chef, directeur. — Par anal. Se trouver à la tête d'une fortune : être en mesure d'en disposer. ⇒ posséder.⊗ CONTR. Pied, 1. queue. 2. Arrière, 1. fin. ⊗ HOM. Têt, tette.⇒TÊTE(-)DE(-)MORT, (TÊTE DE MORT, TÊTE-DE-MORT), subst. fém.A. — 1. Crâne, squelette de la tête humaine. Mon parrain confia à la simple créature, dont il n'avait pas honte de se moquer, que ces artistes non seulement chantaient et dansaient toute la nuit mais encore buvaient du punch enflammé dans des têtes de morts (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 118).— P. anal. Il y avait en lui le sinistre d'une vraie douleur dans sa maigreur, son décharnement, sa tête de mort à pince-nez, son petit manteau de pleureur pauvre (GONCOURT, Journal, 1865, p. 222). On pouvait le voir passer dans la foule [Modigliani] sur la promenade des Anglais, à Nice, où il promenait sa tête de mort, ses beaux yeux fixes au fond de ses orbites creuses et bitumées (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 199).2. Emblème de la mort. Pavillon à tête de mort. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — Fromage de Hollande. V. hollande2 A ex. de Zola.Prononc. et Orth.:[]. Au sens B: Lar. Lang. fr., 2 entrées: tête-de-Maure ,,on écrit aussi tête-de-mort`` et tête-de-mort ,,forme populaire désignant le fromage de Hollande dit tête-de-Maure`` (trait d'union également dans ZOLA, supra); ROB. 1985: tête de Maure ,,parfois altéré en tête de mort, régional`` et s.v. tête, tête de mort considéré comme ,,forme fautive``. Plur. des têtes de mort. Étymol. et Hist. 1. a) ) 1532 une teste de mort « la tête d'un cadavre » (BOURDIGNÉ, Faifeu, ch. 11 ds HUG.); ) 1562 « tête humaine dont il ne reste que la partie osseuse »; ) 1909 (FRANCE, Génie lat., p. 292: elle lui remit une tête de mort préparée pour l'étude - le crâne scié formait couvercle et s'ouvrait sur charnières); b) 1588 « représentation d'une tête-de-mort » (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 574); c) 1678 (SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 614: Mme de Monaco, en mourant, n'avait aucun trait ni aucun reste qui pût faire souvenir d'elle. C'était une tête de mort gâtée par une peau noire et sèche); 2. 1872 « fromage de Hollande » (LITTRÉ). Comp. de tête, de1 et mort1 et 2.tête-de-mort [tɛtdəmɔʀ] n. f. ⇒ Tête, I., C.; tête de Maure (2.).
Encyclopédie Universelle. 2012.